To steer her clear of the car that hit her on the way down
Rubbing asphalt in her wounds
A love that won't die only tortures nothing else no comfort no future brakes a fair-few up
If there is a god someone wake him up and tell him to sort it out
Tell him to sort it out
Command of cars you drive
In Command Of Cars - Snow Patrol

Tous les jours, pour aller travailler, je dois faire une demi-heure de trajet en voiture, dans la brume matinale qui barbouille la cambrousse à 7h30 du matin. Vu que je ne suis pas détentrice du sublimissime privilège d'avoir la permission de piloter ma Mégane depuis des milles et des cents (comprenez que je n'ai décroché mon permis que depuis moins d'un mois) (oui, je fais toujours tout avec un train de retard monstrueux) (première console de jeu à 15 ans, premier téléphone portable à 17, internet à 18, premier concert à 20, premier cours de guitare à 24, permis à 25) (avec un peu de bol, je serai ménopausée à 82 piges), j'avoue que la perspective de me taper une heure de route par jour sur des petites routes pleines de torticolis, soleil clignotant pour se lever du mauvais pied à l'aller, baillant en allant se coucher au retour (oui, je pars à l'aube, je rentre au crépuscule, donc je ne vois pas la lumière du jour. Top pour le moral) me faisait un peu frissonner des genoux. Moi qui me rouvrait Ernie (mon ulcère à l'estomac) à chaque cours de conduite tellement piloter une voiture me faisait faire de cheveux, je le sentais plutôt mal.

Et puis, Snow Patrol a sorti son sixième album (on applaudit, merci), Fallen Empires (celui avec la pochette façon warrior sur une moto, avec un aigle sur le dos). Aucun rapport, me direz-vous, que nenni, vous répondrai-je.

Ce matin, en faisant fumer mon dégivrage arrière avant de décoller de mes pénates (oui, j'ai ENCORE eu la flemme de mettre Gisèle au garage hier, du coup le gel de la nuit avait méthodiquement bouché mon pare-brise) (oui, on s'en fout, mais c'est pour le folklore), j'ai eu l'idée ô combien brillante et judicieuse de faire ma première écoute sur le trajet.
Les premières mesures de I'll Never Let Go ont réussi à faire ce que rien jusque là n'avait pu accomplir auparavant : me mettre le sourire aux lèvres alors que je conduisais à 7h30 du matin pour aller bosser.

Après m'être garée sur le parking (sur ma p'tite place à moi) (oui, j'ai déjà ma place attitrée, en vieille bique que je suis), je me suis surprise à chantonner Berlin en déchargeant mon barda. Oui, les amis. Aujourd'hui, sur mon lieu de travail, par un matin frissonnant, orteils recroquevillés et coudes glaglatants, après avoir conduit une demi-heure avec le soleil levant poignardant mon canal lacrymal, moi, mouton spatial grincheux et définitivement pas du matin, j'ai CHANTE comme un pinson en plein cuicui d'amour sur le parking. Par la barbe pouilleuse de mes aïeux séniles.

Cet album est une vraie surprise. Bon, avec Snow Patrol, c'est une habitude à prendre (ces gars-là sont un peu comme ce magasin de macarons sur le boulevard : j'ai beau y plonger avec délectation depuis bien longtemps déjà, à chaque fois que je farfouille un peu je tombe sur des trucs que je n'aurais jamais soupçonnés et qui me font tomber dans des abîmes de goinfrerie). J'avoue que je craignais un peu le côté électro, mais j'aurais du avoir confiance : tout est distillé avec légèreté, subtilité, on ne perd pas l'essence, l'accent fondamental, le truc qui fait que oui, même avec des néons-tue-mouches et des paillettes fluos, c'est toujours du Snow Patrol. Un peu comme la pâte à macaron en fait. Même si Citron Vert/Cactus et Caramel/Beurre Salé (mes préférés) n'ont franchement pas le même goût, ils restent quand même fondamentalement des macarons.
(j'ai faim)
Bref. Je n'avais qu'une hâte. Reprendre la route, 1) pour rentrer chez moi et retrouver mon lit chéri-adoré avec Gary (le mouton, pas le chanteur de Snow Patrol, ne soyez pas ridicules) et 2) écouter la deuxième moitié de l'album en conduisant.

Parce que oui, avec cet album dans les oreilles, je vais dire une chose que jamais je n'aurais cru pouvoir dire un jour : j'aime conduire. J'ai plus que jamais des envies de fugue, de road trip échevelé de vieille hippie créchant dans sa bagnole avec sa guitare balancée comme un amant sur la banquette arrière, Gary pendu au rétroviseur (le mouton toujours, je ne suis pas un monstre) (et puis autant dire que si j'accrochais Gary Lightbody à mon rétroviseur, j'aurais de gros soucis de visibilité, même après un dégivrage), taillant la route vers des destinations inconnues, auto-radio beuglant Fallen Empires en boucle, moi piaulant we-are-the-light-we-are-the-light-we-are-the-liiiiiiiiight à m'en faire imploser les poumons dans une gerbe de sang.

Cet album est définitivement mon album-à-conduire. Si vous aussi vous avez des soucis avec vos chevaux moteurs, soyez fous, achetez-le.

D'ailleurs, comme promis à ma S.A. (encore elle), à l'occasion de la sortie du nouvel album de Snow Patrol, je devais choisir entre 3 gages de célébration : envoyer une photo de moi à poil couverte de Petit Marseillais Fleur d'Oranger à chaque membre du groupe, chanter One Hundred Things You Should Have Done In Bed en plein milieu de mon inspection, ou avouer cinq choses inavouables de mon parcours d'admiratrice.
Bon, les timbres ça coûte cher Outre-Manche, et j'ai un début de laryngite, alors je vais m'y coller pour ...

... les 5 aveux inavouables.

1) Bien que j'écoute assidûment Snow Patrol depuis 2006, je n'ai découvert le visage des membres du groupe (et leurs noms, par la même occasion) que l'année dernière, un peu avant d'aller les voir en concert (je voulais quand même pouvoir les reconnaître, des fois que je me serais plantée de salle) (j'ai bien fait, au moins j'ai pu repérer à qui je devais demander des autographes à l'entrée des artistes). Déjà, la bobine des chanteurs (et musiciens) ne m'intéresse que moyennement, et surtout je suis frappée d'un syndrome terrible : j'imagine le physique des chanteurs à partir de leur voix. Ayant été traumatisée par le vrai visage de Ivan Moody (le chanteur de Five Fingers Death Punch) (un nom pareil, ça aurait du me mettre la puce à l'oreille) (je suis amoureuse de sa voix depuis longtemps, mais son propriétaire me ferait très peur dans une ruelle sombre) (et peut-être plus encore sous un lampadaire, tout compte fait), je préférais rester dans l'ignorance concernant la physionomie de Gary Lightbody.

2) En fait, pour une raison que j'ignore profondément, j'ai écouté Snow Patrol de 2006 à 2009 en visualisant Jared Padalecki derrière le micro (bon, cela dit, ils sont tous les deux bruns, grands, et chevelus). Avec Eddie Cahill à la guitare (on voit que je regardais en boucle Supernatural et CSI NY ?). Et le batteur du Muppet Show, mais c'est un leitmotiv pour tous les batteurs du monde dans mon univers imaginaire (Drumfriend, si tu passes par ici ...).

3) J'ai acheté un de leurs albums pour la première fois en 2009. Avant, j'écoutais des CD gravés (c'est mal, je sais) (mais j'étais étudiante, donc fauchée, faut me comprendre, aussi) (dit-elle en jetant un regard coupable à ses 40 albums de U2 et de R.E.M.). D'ailleurs, le Fallen Empires que j'écoute en ce moment m'a été envoyé en mp3 par l'irlandais (mais je vais l'acheter, promis).

4) Je me suis toujours demandé comment ils avaient trouvé le nom de leur groupe. Un soir d'humour hivernal, ou de gastrite au coin du feu, sans doute. J'imagine bien une bande de mecs en train de gratter des guitares dans un garage, après une première répét' arrosée de bouteilles de Guinness, "dites, les mecs, faut qu'on se trouve un nom, oh !". Snow Patrol. Mais que s'est-il passé ? Une overdose de moonboots, sans doute (javais les mêmes en rouge) (on s'en fout). Et puis Snow Flake, ça aurait fait un peu chaton-à-sa-mémé. Meow.
(enfin bon, il y en a bien qui trouvent le moyen de se nommer Mouvements Oculaires Rapides)

5) J'ai une sainte horreur de la reprise de la chanson de Beyoncé (Crazy In Love) (que je détestais déjà interprétée par Beyoncé, d'ailleurs). Oui, bon, j'aime Snow Patrol, c'est vrai, mais je ne suis pas de celles qui adhèrent à tout aveuglément en bavant d'admiration éperdue (cette chanson me sort par tous les trous). D'ailleurs cela me fait réaliser qu'il n'y a pas un seul groupe que je connaisse dont j'aime absolument toutes les chansons. J'aurais fait une très mauvaise groupie si j'avais un jour eu une mentalité de teenager (mais j'ai toujours été une vieille bique rabat-joie, même quand j'avais 17 ans) (c'est sans doute pour ça que je hais Twilight à ce point).

Bon, j'entends Gary me réclamer à grands cris depuis le fond de mon lit (le mouton, voyons) (pfff).
 
Suddenly something has happened to me
As I was having my cup of tea
Suddenly I was feeling depressed
I was utterly and totally stressed
Do you know you made me cry
Do you know you made me die
Animal Instinct - The Cranberries

Si si, je travaille. Mais là je vais faire une pause, je viens d'avaler un demi-paquet d'Oreo avec un yaourt framboise, il me faut quelques minutes de digestion (d'autant que l'irlandais se sent obligé de me raconter les films d'horreur qu'il se visionne toutes les nuits pour essayer de se faire peur, tout seul dans son meublé) (pour l'instant ça n'a pas marché, il voit les films, ça ne lui fait rien, il me les raconte, ça me fait flipper) (aujourd'hui c'était The Human Centripede, il s'est endormi devant, moi je sens que je ne vais pas en dormir de la nuit) (en plus hier j'ai regardé un épisode des Experts à Manhattan où un croque-mort avait tué une institutrice en la préparant dans un funérarium) (j'ai peur qu'avec tous ces films d'horreur l'irlandais ne tourne psychopathe et me découpe en morceaux à son retour pour se faire un collier avec mes phalanges).

Bref. Avec tout ça j'ai un peu envie de vomir. J'ai essayé de visionner des vidéos de Maru, mais vu que je les connais déjà toutes, ça manque d'efficacité. J'ai donc commencé à faire une liste de mes préoccupations du moment, histoire de me vider la tête de toute image gore et scatophile (ce mec est malsain, je devrais peut-être reconsidérer la proposition du médiéviste qui m'envoie des lettres d'amour) (en fait tout bien considéré je crois qu'un type qui recopie mot pour mot le contenu de chacune de nos - rares - discussions dans une "lettre d'amour" me fait encore plus flipper qu'un futur médecin légiste qui regarde des films d'horreur avec des chirurgiens allemands). Et comme je suis hyper généreuse, je me suis dit que j'allais vous en faire profiter.

Le top 5 de mes préoccupations actuelles

1) L’hypothèse d'un hypothétique futur concert français de Snow Patrol (je les aime tellement) puisque leur nouvel album sort bientôt et qu'ils vont faire une tournée européenne pour l'occasion, et la trouille abominablement inavouable de ne pas pouvoir y aller à cause du boulot (j'en fais des cauchemars qui m'amènent au bord de la dépression) (je les aime tellement).
(Oui, moi aussi je trouve que la pochette a une tronche de dos de veste de biker, j'aurais préféré un pingouin)
(Mais bon, un groupe qui a choisi de s'appeler La Patrouille des Neiges ne peut pas être un exemple de bon goût)

2) Acheter une paire de Converse (des vraies, pas les infâmes copies dont je me suis contentées toute ma misérable vie et qui finissent toutes immanquablement par prendre la flotte par le bout) rouges. J'en ai une envie aussi irrépressible que celle que j'ai ressentie pour les escarpins noirs que j'ai achetés en sautant de bonheur dans le magasin en hurlant, "enfin, enfin, enfiiiiin, je trouve pile poil ce que je veux, ENFIIIIIN".
J'ai du passer pour une vieille frustrée de la vie.
(Je SUIS une vieille frustrée de la vie)

3) Trouver un coiffeur pas trop cher (sic) et pas trop maladroit (re-sic) pour accentuer mon dégradé sans me couper 10 cm de tignasse et me faire enfin la couleur dont je rêve (aucun coiffeur ne veut teindre une cliente en rousse, c'est incroyable comme les préjugés ont la vie dure).

4) Réussir à plaquer correctement un barré de Fa à la guitare. Mon prof de guitare m'a annoncé qu'il m'avait inscrit pour le concert du mois de mars, pour jouer un morceau avec le mec qui l'a écrit (je le connais pas, mais j'ai déjà envie de vomir d'angoisse sur ses mocassins) (un peu comme si on me demandait de jouer Chasing Cars devant Gary Lightbody, je lui déverserai très certainement mon contenu stomacal sur les genoux). J'ai beau y mettre du mien, mon Fa fait un vieux bruit de fils barbelés qui s'entend à trois rues à la ronde. J'ai essayé de raconter à mon prof que Joni Mitchell non plus n'a jamais pu barrer un Fa, mais il n'a pas eu l'air convaincu.

5) Me faire de nouvelles copines. J'aime bien mes collègues, mais elles ont toutes une vie tellement remplie qu'être avec elles me rappelle constamment la vacuité de mon existence. Une seule n'avais pas encore de poussin, mais elle m'a annoncé mardi avec un immense sourire qu'elle passait du côté obscur de la Force (comprenez qu'elle est enceinte). Évidemment, comme je m'y attendais, LA question est tombée, entre la salade d'Ebly (ma préférée) et la Danette caramel-salé (ma favorite) :
"Et toi, alors, tu t'y mets quand ?"
J'ai bien eu envie de lui dire que je soupçonnais l'un des poulbots d'être le fils caché de l'irlandais et que j'étais éventuellement prête à l'adopter (en plus il est déjà éduqué, propre, il dort toute la nuit, mange tout seul et sait faire ses lacets, je n'aurai donc qu'à me servir de lui comme prétexte pour aller à EuroDisney et faire pression sur l'irlandais) (mais l'irlandais s'en fout). Comme j'ai quand même eu peur de passer pour une cinglée, je me suis contentée d'un :
"Je laisse faire le Destin".
La Future Couveuse m'a regardée d'un air plein de pitié. Je crois que je suis misogyne. Je vais plutôt tenter de me faire des copains avec lesquels je pourrai boire des bières devant la nouvelle saison de Fringe.

Edit : Je viens de voir que l'irlandais a un T-shirt Jurassic Park. Il a toujours des T-shirts hyper chouettes (comme celui qui dit "you're too close, jerk" et que je pensais jusque là être mon préféré) mais là, vraiment ... Un T-shirt Jurassic Park. JURASSIC PARK. Rien qu'en l'écrivant, j'ai une folle envie de lui (du T-shirt, hein, pas de l'irlandais)  (quoi que) (héhéhé)
 
I checked you, if it’s already been done, undo it,
It takes two, it’s up to me and you, to proove it,
On the rainy nights, even the coldest days,
You’re moments ago, but seconds away,
The principal of nature, it’s true but, it’s a cruel world
Heavy Cross - The Gossip

Comme suggéré par Seelie il y a quelques temps, voici le dernier top 5 de circonstance ...

Le Top 5 des trucs qui font chier le monde (et surtout moi)

1) L'administration. Alias la maison des fous. Celle qui te balade de services en services pendant des heures, des jours, des mois, qui te fait remplir trois cent mille neuf cents dix-huit tonnes de paperasses ressassant toujours les trois mêmes informations personnelles, qui te demande des pièces justificatives tellement abracadabrantes que tu ne sais même plus ce que tu as bien pu en faire dans le fatra innommable qui te sert d'appartement, celle qui t'envoie des convocations pour la veille, qui affirme ne jamais recevoir tes multiples courriers, même en recommandé avec avis de réception, celle qui te fait exploser ta note de téléphone (car oui, évidemment, tu as tenté le téléphone, ô naïf jeune mortel innocent) et te file des crampes aux cervicales à force de te faire coincer le combiné entre ta mandibule inférieure et ta clavicule pour fouiller dans les tiroirs surchargés de ton bureau, celle qui te fait faire plus de chèques que ton médecin traitant, qui les perd, t'en fait faire un autre, retrouve le premier, l'encaisse en plus du second, ne te rembourse ce qu'elle te doit qu'après sept mois de marchandage sanguinolent, celle qui colle des standardistes blondes aux voix de pépettes siliconées ou des minots étrangers qui ne parlent que six mots de français pour te recevoir, celle qui branche systématiquement des répondeurs et des musiques d'ambiance à te faire t'arracher les dents avec les doigts (ou un vieux refrain de Lilly Allen en boucle, pour qu'après les dents tu passes à l'épluchage intégral de ton corps à l'économe), celle qui te fait sombrer dans la dépression, t'envoie chez un médecin traitant qui ne prend pas la carte vitale et te file des feuilles de maladie à renvoyer ... à l'administration.
Raaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah

2) L'informatique et ses brillantes subtilités. Qui plante systématiquement pile LE jour où il ne faudrait pas, sur LE fichier qu'il ne faudrait pas. Ou alors même qui s'avère suffisamment vicieuse pour aller effacer des pages de ton mémoire alors que le plantage a eu lieu sur une conversation de msn. Celle qui rame justement le jour où tu es pressé, qui fait semblant de ne pas comprendre ce que tu lui demandes, qui te lâches uniquement quand tu en as besoin, et qui remarche en ronronnant tendrement le lendemain, avec un regard d'innocence à la sauce "comme si de rien n'était".

3) Les grèves de la SNCF qui emmerdent toujours les pauvres citoyens lambdas, qui vivent la même galère que les cheminots dans leurs boulots respectifs, mais qui se retrouvent comme des cons coincés sur un quai de gare alors qu'ils croyaient naïvement qu'ils allaient enfin décrocher un peu pour partir en vacances/rendre visite à Mamy Alzheimer/fricoter avec le Prince pendant qu'il est encore charmant/retrouver de vieux amis moins froidement que sur une page Facebook.
Raté.

4) Les gens qui viennent se coller à toi dans les transports en commun, choisissent le siège juste à côté du tien alors que le train ou le bus regorge de fauteuils vides qui leur tendent les bras, qui transportent évidemment au moins trois sacs de voyage pleins à craquer qui vont tout naturellement atterrir contre tes tibias en y laissant des bleus dignes de morsures de Schtroumphs, ou qui vont déteindre les couleurs de leur vieille toile sur la peau de tes jambes nues. Ces gens qui vont moucher des trucs gras au-dessus de tes genoux, parler très fort au téléphone en ponctuant chaque phrase d'un rire suraigu et insupportable, exhaler des odeurs de chacal mort depuis leurs aisselles, leurs pieds et leur cuir chevelu, te couvrir de vieux poils de chien mouillé, te marcher sur les pieds en se levant huit fois par heure pour utiliser les toilettes, te tenir la jambe tout le trajet pour te raconter leurs malheurs et te fusiller d'un air moralisateur de pasteur d'entre-deux-guerres quand tu enfonceras rageusement les écouteurs de ton baladeur mp3 dans tes oreilles pour écouter du R.E.M. à fond, les yeux résolument vissés sur la vitre vers un hypothétique renfort venu de l'extérieur (même quand il fait nuit).

5) Les serviettes qui tombent de leur patère. Oui, je sais, c'est complètement ridicule, mais je trouve qu'il n'y a rien de plus horripilant qu'une grognasse de serviette qui tombe comme un gros sac de sa patère pour aller s'écraser dans un grand splouiiiiich pile au milieu du bon gros reste d'eau qui stagne dans la baignoire après ta douche, et te regarde de toutes ses fibres-éponges de ce petit air fielleux qui signifie "tu vas encore devoir traverser ton appart à poil pour aller chercher une remplaçante", en laissant des traces de pieds mouillés sur la moquette, qui pour se venger te collera toutes ses peluches sur la plante des pieds alors même que tu viens de les frotter au Petit Marseillais parfum Fleur d'Oranger.
 
I was swimmin' in the Caribbean
Animals were hiding behind the rocks
Except the little fish
But they told me, he swears
Tryin' to talk to me, coy koi.
Where Is My Mind ? - The Pixies
Aujourd'hui ami lecteur, Georgette mon caddie, et ma tapette à mouches sans qui je ne serai plus que l'ombre de moi-même, laissez-moi vous présenter le second épisode de notre grande saga épique et héroïque qu'est ... Le Top 5. Aujourd'hui donc, roulements de tambours, trémolos de mandoline enrhumée, suspens à glacer le sang d'un fan de Prison Break, nous allons découvrir ...

Le Top 5 des phobies débiles et irrationnelles (mais qui font peur quand même)

1) Depuis toute petite, en plus de ma phobie des araignées (partagée par une grande partie de la population, et qui n'a donc pas sa place dans ce classement, toute débile et irrationnelle qu'elle soit), j'ai la phobie des clowns et des mimes de rue. Voir quelqu'un au visage peinturluré et au costume grotesque me plonge dans des abîmes d'angoisse et de panique incontrôlables. Pendant mes études à Big City, je faisais d'ailleurs un détour qui me rajoutait trois bonnes minutes de marche à chaque printemps pour ne pas tomber sur l'horrible mime peint en blanc-cadavre qui faisait mine d'être enfermé dans une boîte transparente à longueur de journée.
Tiens, d'ailleurs, pour celles et ceux que ça intéresse, la phobie des clowns a un nom : la coulrophobie. Vous vous coucherez moins ignares ce soir, remerciez-moi.

2) J'ai aussi la phobie des escalators. Dès que je le peux, je les évite (comme dans le métro parisien où j'ai du faire des kilomètres de rab pour éviter ces foutus tapis roulants qui couinent dans les tréfonds des couloirs souterrains obscurs et humides). Quand je ne peux pas faire autrement (à la Fnac par exemple ... Si mon meilleur ami passe par ici, ça devrait lui dire quelque chose. Lucette aussi d'ailleurs) je mets toujours trois jours à hésiter comme une grue au-dessus du tapis roulant, le pied en l'air comme une danseuse tamoul handicapée, sous les yeux béants de perplexité des citoyens lambda élevés aux escalators depuis leur plus jeune âge. Quand je monte enfin dessus en taguant comme un chalutier dans la houle bretonne, c'est toujours avec une vieille grimace constipée et une flopée de jurons à faire rougir un éleveur de mules.

3) Les escaliers en colimaçon me rendent toujours également particulièrement crispée. Surtout en descente.Surtout dans le noir complet (comme à Souvigny par exemple, où j'ai cru que ma dernière heure était enfin arrivée en montant vers le clocher dans une obscurité parfaite, la main tâtonnant sur un mur suintant). C'est une phobie avec laquelle j'ai appris à vivre à cause de (ou grâce à) mes études, puisque lorsque l'on choisit de se spécialiser en architecture religieuse médiévale, il faut s'attendre à se retrouver moult et moult fois à grimper sur les mains et les genoux dans un vieil escalier à vis à moitié effondré.

4) Je peine à décrocher le permis de conduire à cause de ma phobie de diriger une voiture (vous imaginez comme ce genre de chose peut être gênant derrière un volant). Phobie que je dois à mon cher géniteur qui m'a traumatisée quand j'avais 10 ans en me faisant diriger tous les jours le volant de sa voiture pendant les vacances, m'asseyant sur ses genoux et m'hurlant dans les oreilles que j'allais envoyer la voiture dans un fossé/verser dans un virage/percuter un bébé phoque innocent/rouler sur la prothèse d'une grand-mère. Depuis cette époque funeste, mon cauchemar récurrent me fait revivre inlassablement le même scénario : moi, dans une voiture fermée de l'intérieur qui roule toute seule et ne répond à aucune commande.

5) Bien que grande fan de CSI (aka les Experts pour les non-initiés), Fringe, Grey's Anatomy et autres Private Pratice, bien que très indifférente quant à la vue du sang et des blessures, habituée depuis longtemps aux scènes d'opérations à cœur ouvert et d'autopsie, j'ai beaucoup de mal à supporter la vue des blessures à la tête, en particulier dans le cuir chevelu, même dans les séries télé. La vue d'un ventre ouvert avec les intestins dégoulinants de l'abdomen dans un grand méli-mélo gluant ne me fera pas freiner sur le rythme de plongée dans le pot de Nutella, mais une écorchure sur le cuir chevelu me fera refermer le couvercle pour plaquer avec dégout mes mains tremblantes sur mes yeux choqués.

Allez, un peu de courage, je sais que vous aussi vous avez des phobies débiles ...
 
And when the worrying starts to hurt
and the world feels like graves of dirt
Just close your eyes until
You can imagine this place, yeah, our secret space at will
Shut Your Eyes - Snow Patrol
Une petite idée à force d'écumer les blogs (oui, je suis une vile geekette aujourd'hui, comme à chaque fois que j'ai du boulot par-dessus la tête et que je deviens brusquement une prêtresse de la procrastination éhontée) (et puis à ma décharge j'ai fait suffisamment d'heures sup' pour ne pas encore donner de mon précieux temps à une institution qui se fiche de moi comme de sa première circulaire) (sans compter que oui, j'aurais pu sortir, mais que là j'aurais vraiment culpabilisé, et puis on aurait pu me voir, et puis de toute façon l'irlandais étant encore retenu en pays hostile - pas le même, mais bon, l'idée reste similaire - pour cause de vésicule suicidaire, je n'ai pas franchement le coeur à mettre le nez ailleurs que sur un écran de msn messenger). 
Une idée, donc.

L'idée de faire des listes débiles.

C'est à la mode, après tout, et puis bon, je suis un mouton. Spatial, certes, mais un mouton quand même. Je vais donc non seulement montrer l'exemple, mais en plus je vais en faire profiter les copains en les taggant (ma générosité me perdra un jour, ou peut-être une nuit). Et puis de toute façon, j'avais déjà commencé avec les fameuses 10 bonnes raisons, sur Knit Patrol.

Des listes à 5 points, parce que j'aime bien ce nombre. Cinq. Déjà j'aime bien son orthographe, cette idée incongrue de se terminer par un Q (oui, je sais ce que vous vous dites, taisez-vous donc, bande de vils garnements) comme si on lui avait enlevé son UE (Cinque, ça faisait un peu longuet, je vous l'accorde). Et puis je ne sais pas, j'aime ce qu'il représente. Cinq. Si j'avais un groupe, j'aimerai bien qu'on soit cinq (c'est un bon chiffre pour un groupe, ça permet de caser un chanteur, un guitariste, un bassiste, un batteur et un pianiste, il fallait y penser). Bref. Cinq, donc.

Aujourd'hui, donc, attention les yeux, attachez vos ceintures et éteignez vos sandwichs ...

Le top 5 des petits moments de bonheur dans un océan d'emmerdes

1) Ecouter un morceau de musique qui me remue les tripes comme un ferryboat, sentir mon coeur se caler sur le rythme des basses, fermer les yeux, me faire un film qui défile sur l'envers de mes paupières comme sur un écran de rétroprojecteur, et me dire que oui, je ferai les choses exactement de cette façon dans la Vie-la-Vraie, dès que j'aurai le courage de me décoller les miches du canapé. Et puis laisser ce sourire béat de contentement auditif s'étaler sur mes lèvres blanches de fatigue en les recolorant plus joliment qu'un gloss de fashionata

2) Picorer du raisin sans respirer devant un épisode dégueu de Fringe, dans le noir, les genoux ramenés contre la poitrine pour soutenir le stress communicatif de cette pauvre Olivia et me dire qu'il y a vraiment des gens qui ont un gros problème de Karma. Sans déconner, à côté de cette nana, tous nos problèmes, c'est du poil à gratter.

3) Regarder par la fenêtre et voir cette magnifique lumière d'automne qui tombe sur les arbres et les maisons comme de l'or fondu. C'est un paradoxe qui ne cesse jamais de m'étonner, d'année en année. Alors que l'automne est systématiquement synonyme d'une suite d'évènements désagréables (on reprend le boulot, on se débat avec les diverses administrations, les papiers, les contrats ...), il reste quand même ma saison préférée, pour sa lumière incomparable, ses feuilles mordorées qui virevoltent dans le vent, ses odeurs de champignons fuyards en forêt et son ambiance si particulière de tasses de thé au coin du feu et de café fumant dans le petit matin frisquet.

4) M'accorder une petite séance nostalgie en visionnant des photos de bons moments, et puis en profiter pour envoyer des mails et des sms aux copains qui me manquent tant. Attendre leur réponse avec une petite pointe d'impatience qui pince un ventricule, et recevoir de leurs nouvelles avec le sourire aux lèvres. Parfois, convenir d'un rendez-vous pour se revoir, se prendre un café et se mettre au jus de tout ce qu'on a mutuellement loupé l'un sur l'autre.

5) Barrer un jour de plus sur l'agenda mental qui me sépare encore de ma visite au Terrarium Cosmique pour aller jeter des crackers au gecko (pas de panique si ce cinquième point te parait aussi fluide et transparent qu'un potage au tapioca, ami lecteur, seule une poignée d'élus experts en cryptographie moutonnesque peuvent en déchiffrer le sens subtilement caché)

Allez, soyez optimistes les filles, je tagge mon Homonyme, Seelie ma petite fée et ma Lucette (qui peut le faire par commentaire si elle ne veut pas le faire sur son blog)